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LE BLOG-Bissila Mabiala -News

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1 septembre 2015

Hommage au comédien et metteur en scène Jacques Eric Victorien Mampouya qui vient de nous quitter.

LA PORTE DE LA CONSCIENCEentretien d'Olivier Barlet avec Jacques Eric Victorien Mampouya sur La Femme et le colonel

Une panne de voiture oblige un colonel à chercher refuge dans une maison isolée. Une femme y habite, dont on apprendra qu'elle s'y est retirée après des horreurs de la guerre où elle a été violée et a vu son enfant brûlé vif devant elle. Le colonel se révèle être son bourreau mais il ne reconnaît pas sa victime. Un dialogue s'instaure. La force de Florisse Adjahonoun est d'arriver à incarner la tension intérieure de cette femme confrontée à l'auteur de ce qu'il appelle des "dommages collatéraux". L'opposition dualiste entre la sensibilité féminine et le machisme de la grossièreté militaire débouche sur le désarroi de cette femme de voir que les femmes peuvent être aussi cruelles que les hommes : "Je croyais que la femme était synonyme de renouveau, je suis perdue". La pièce sera ainsi le reflet de son trouble : volontiers didactique sur les rapports hommes-femmes, elle évolue tout en finesse vers une remise en cause de l'humain. Le problème n'est plus dès lors de se venger ou d'humilier son bourreau mais de retrouver la voie de la vie en soi, de pouvoir à nouveau écouter les enfants chanter. Le texte troublant, poignant, d'un Dongala en puissance est servi par une excellente interprétation.
OB


La pièce reprend de façon très poignante le vécu d'un pays à travers la relation du violeur et de la violée. Est-ce la nécessité du dire pour exorciser ?


C'est une douleur qu'il nous faut évacuer pour éviter que les choses ne se répètent. Dongala a écrit ce texte après les événements de 93 et 97 à 99 : sa nécessité réside dans le fait qu'avec la guerre, le mot humain est vidé de son sens. La vie y devient tellement horizontale qu'on n'y recherche plus les valeurs humaines. Le théâtre intervient comme événement civique : il ne changera pas tout mais mieux vaut apporter sa pierre à la construction de la baraque ! Avec la Bosnie, le Rwanda etc. ce n'est plus seulement les deux Congos qui sont sur scène et c'est aussi là que ce travail trouve sa nécessité. 

Un travail de deuil justement. Cette femme hésite à tuer son violeur et va développer finalement une stratégie de deuil pour elle-même.

La victime amène son violeur à l'humiliation tout en restant colonel : on est pas fort tout le temps. Comme dit Hugo, ceux qui ne sont pas défendus par l'homme sont défendus par l'ombre. Son deuil n'est pas seulement physique par l'enferment chez elle depuis plusieurs années mais il est aussi mental. Ce colonel n'est pas seulement un militaire mais tout un système, celui qui a bousculé la Bosnie et le Rwanda aussi. L'analyse qu'elle fait de ce qu'elle a vécu permet à cette femme de transcender sa rencontre avec son bourreau et de réécouter les enfants chanter. Elle ne peut se libérer de son traumatisme qu'en exorcisant tout le système, et pas seulement le colonel fautif.


Il est donc bon de ressasser le passé !


Je dis toujours que ce texte de Dongala ne quantifie pas les événements : il n'est pas une chronique historique. Les faits furent bien plus graves encore ! C'est de compréhension qu'il s'agit. Dire ne veut pas dire ressasser : c'est nommer la chose pour qu'elle continue d'exister dans la mémoire, pour que le travail de deuil puisse se faire et que toutes les tentatives négationistes soient déjouées. Ainsi, dire, c'est tenter d'éviter que ça revienne.


Le colonel reste un militaire tel qu'en lui-même et la femme lui laisse remettre son pantalon : il n'y a pas d'espoir ?


Durant la pièce, tout le système a été dévoilé, déshabillé, désacralisé. Le colonel a subi une sorte de purification mais il reste dans son rôle, en ayant gagné quand même un peu d'humanité. C'est au niveau de la conscience que cela se joue, la sienne sans doute mais surtout celle du spectateur.


Ton travail de mise en scène répond sans cesse au texte sur l'approche et la distance. Comment as-tu pensé la relation des deux personnages ?


C'est le jeu du chat et de la souris. Pour maintenir la tension durant 1 h 30, il fallait un rythme, un jeu masqué pour ne pas dévoiler trop tôt. J'ai donc commencé par une mise en place avant la mise en scène. Nous avons travaillé par phases pour permettre à l'acteur de continuer à fouiller son personnage : la femme devait être une controverse permanente ; elle pleure et rit à la fois - c'est cette ambiguïté qui maintient la tension. Il fallait une progression dans le jeu qui empêche tout sentiment de recul. Pour le colonel que j'incarne, toute la difficulté était d'aimer le personnage. C'est une brute qui a gravi les marches à toute vitesse : dès qu'il se met en colère, il retrouve sa brutalité de petit gradé, il régresse. 


Tu étais face au danger de le rendre humain et donc sympathique...


Même les rois sont des hommes. On ne peut humilier une personne que si elle continue à vivre. Il fallait lui restaurer un minimum d'humilité pour lui laisser une possibilité d'évolution. La femme ne tue pas le colonel car elle est humaine et c'est un homme qu'elle a en face d'elle. L'intérêt est dans ce que le roi soit nu.


Florisse Adjanohoun développe une grande intériorité du personnage. 


Je l'ai découverte à Yaoundé à la 8ème édition des RETIC. Elle a deux grandes qualité : elle est très émotive et tient toujours sa parole. Le texte lui convenait parfaitement. J'ai pu utiliser ses propres émotions pour l'aider à investir le personnage. Bien sûr, elle développait de petites résistances. Une distance était à trouver entre le soi et l'acteur. On a fait des exercices d'école.


Ta mise en scène sert principalement le texte et évite les béquilles.


Les acteurs ont une chaleur physique à gérer : un corps, une relation humaine. Tout exotisme serait superflu. De même, alors que la pièce est située dans un salon, j'ai réduit au maximum le dispositif scénique pour insister sur la porte, la situer dans la maison : elle devient entrée dans la conscience, passage à la compréhension.

 

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1 septembre 2015

Hommage à Jean-Jules Koukou, le grand Manitou !

 

 Jean-Jules Koukou

Jean-Jules Koukou, l'un des auteurs, acteurs et metteurs en scène de théatre les plus prometteurs du Congo est décédé le 5 décembre à 10 heures à l'Hôpital Général Adolphe Cissé de Pointe-Noire. Jean-Jules n'avait que 43 ans. Tous les artistes et chroniqueurs culturels le pleurent.

http://www.congopage.com

 

1 septembre 2015

Histoire du théâtre congolais" (1) de Gaston M’bemba-Ndoumba

 

Roman congolais : Tendances thématiques et esthétiques chez A.N. Malonga

"Un coup de théâtre : Histoire du théâtre congolais" (1) de Gaston M'bemba-Ndoumba En une centaine de pages, M'bemba-Ndoumba nous fait lire une page de l'histoire du théâtre congolais, disons moderne. Car avant que Patrice Lhoni et Ferdinand Mouangassa, Sylvain Bemba et Antoine Letembet Ambily nous le fassent connaître par l'écrit marié aux planches, il existe déjà un type de théâtre par l'oralité des saynètes.

http://www.afrology.com

 

"Un coup de théâtre : Histoire du théâtre congolais" (1) 
de Gaston M’bemba-Ndoumba

 

En une centaine de pages, M’bemba-Ndoumba nous fait lire une page de l’histoire du théâtre congolais, disons moderne. Car avant que Patrice Lhoni et Ferdinand Mouangassa, Sylvain Bemba et Antoine Letembet Ambily nous le fassent connaître par l’écrit marié aux planches, il existe déjà un type de théâtre par l’oralité des saynètes. Des années 50 à nos jours, beaucoup de "virements théâtraux" se sont manifestés. Et M’bemba Ndoumba (2) essaie de nous en parler avec objectivité. 

On découvre dans ce livre que les précurseurs du théâtre au Congo sont de la génération de Patrice Lhoni et Ferdinand Mouangassa. Et c’est plus précisément en ville et dans le milieu des intellectuels que se pratique le théâtre puisqu’il se dit en français. Avec des dramaturges comme Ségholo dia Mahoungou, le théâtre se réalise à l’occidental : il y a un groupe d’acteurs qui travaillent à partir d’un texte écrit sur fond de diction et de mise en scène.

Le théâtre gagne de la notoriété dans le public grâce à son éclosion due au laborieux travail de Guy Menga qui, de 1967 à 1968 décroche deux prix au concours de théâtre organisé par l’ORTF. Ses deux pièces (La Marmite de Koka Mbala et L’Oracle) sont jouées plusieurs fois au pays et au niveau international. Le théâtre congolais fait connaître certains acteurs au niveau international tels Pascal Nzonzi et Gilbert Massala Saladin. Cet élan de la culturel théâtrale se développe quelques années après quand elle entre dans le milieu scolaire et en particulier dans les lycées. Se remarque le théâtre scolaire soutenu par Maxime Ndébéka alors Directeur des Affaires culturelles. Avec lui, la culture, dans toutes ses formes, (théâtre et musique) gagne le milieu juvénile. Des représentations gratuites sont proposées dans la salle du CFRAD (Centre de formation d’art dramatique) aux élèves, et des groupes de théâtre et des ensembles de musique naissent dans les lycées (Lycée Savorgnan de Brazza, Lycée Chaminade et Lycée technique du 1er mai). Des élèves tels Matondo André devenu plus tard Matondo Kubu Turé, Batantou Oumba, Jean Blaise Bilombo formés par "l’école Ndébéka" sont aujourd’hui des grands noms de la culturel congolaise.

De 1979 aux années 90, le théâtre congolais brille de mille feux avec trois grands noms (Sony Labou Tansi, Emmanuel Dongala et Matondo Kubu Turé) qui vont se remarquer par leurs troupes nommées respectivement "Le Rocado Zulu Théâtre""Le Théâtre de l’Eclair" et "La Troupe Artistique Ngounga" . Trois grands noms du théâtre congolais, trois styles dans l’art dramatique.

Sony Labou Tansi bouleverse la conception du théâtre congolais. A la différence de ceux qui sont passés avant lui, il est complet au niveau de la dramaturgie. Il écrit ses textes, les met en scène et les joue. C’est le plus grand dramaturge congolais au niveau international car il voyage beaucoup et représente son pays dans des festivals. Il ajoute"quelque chose de plus" dans le théâtre congolais. Comme le spécifie M’bemba-Ndoumba, "Sony Labou Tansi se fixe comme objectif de pratiquer un théâtre vivant, moderne qui prend en compte les influences extérieures et la réalité traditionnelle africaine".

Animé par le grand romancier Emmanuel Dongala, "Le Théâtre de l’Eclair" travaille particulièrement sur le gestuel, la diction et la chorégraphie dans la mise en scène. Cette troupe a eu l’audace de monter "Les mains sales" de Jean Paul Sartre.

"Le groupe artistique Ngounga" est né du retour des anciens comédiens des lycées de Brazzaville des années 70 au pays après leurs études supérieures à l’étranger tels Matondo Kubu Turé, Batantou Oumba, Mampouya Mamnsi qui prennent l’initiative de la création du groupe. Tournant le dos au théâtre classique, les Ngounga prennent la parole sur la place publique pour dire tout ce qui ne va pas dans un pays dirigé par un parti unique d’obédience marxiste.

"Un coup de théâtre : Histoire du théâtre congolais", un livre didactique et plein de révélations sur la richesse de notre théâtre. L’auteur y développe quelques spécificités du théâtre congolais tels le problème de la mise en scène, les costumes, les salles de théâtre, la formation des comédiens… Un livre qui devrait interpeller ceux qui enseignent la"littérature théâtrale" pour un travail fourni sur la dramaturgie congolaise comme on le remarque au niveau du roman et de la poésie.

Noël KODIA
Directeur du département Publication et Roman du Groupe de réflexion, d’action et d’influence "Afrology"

Notes
(1) Gaston M’bemba-Ndoumba, Editions L’Harmattan, décembre 2008, 112p. 11,50 euros.
(2) Congolais d’origine, il se passionne pour la sociologie et les problèmes qui concernent les Africains. On lui doit une étude fournie sur la société congolaise avec des ouvrages tels "Ces Noirs qui blanchissent la peau ; la pratique du "maquillage" chez les Congolais" (200) ; "Les Bakongo et la pratique de la sorcellerie" (2006) ; "La femme, la ville et l’argent dans la musique congolaise" (2007), tous publiés chez L’Harmattan.
 

31 août 2015

Fatou Diome

 

 

31 août 2015

Un peu d'histoire.

 

 

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31 août 2015

 

 

31 août 2015

Un illustre poete !

 

Cancrelats, méduses et phalènes, Tchicaya U Tam'si et son fabuleux bestiaire colonial

Après la poésie de ce "Rimbaud noir", le large fleuve romanesque s'ajoute à ses œuvres complètes. Entretien avec Boniface Mongo-Mboussa, qui édite cet écrivain majeur Après la poésie de ce "Rimbaud noir", le large fleuve romanesque s'ajoute à ses œuvres complètes. Entretien avec Boniface Mongo-Mboussa, qui édite cet écrivain majeur

http://www.letemps.ch

 

26 août 2015

"VISAGES" par le Regard d'un photographe amateur

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26 août 2015

ATELIER D’ÉCRITURE AVEC LES JEUNES

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26 août 2015

DEAMBULATION POETIQUE DANS LE CENTRE COMMERCIAL ALMA (RENNES) avec les élèves du lycée Bréquigny


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